Avertissement :
Cette histoire comporte des scènes franchement érotiques (pour ne pas dire
pornographiques), hétérosexuelles et homosexuelles (het, yaoi, lemon, comme on
dit en abrégé). Si ce n’est pas votre tasse de thé, j’écris aussi des histoires
tout public, mais… pas celle-là, donc allez jeter un coup d’œil aux autres.
Les
personnages appartiennent à Masami Kurumada.
Je me base
essentiellement sur le manga, mais il y a quelques variations.
Comme
d’ordinaire pour Saint Seiya, je ne respecte pas les âges. Julian n’a
pas 16 ans ici (comment peut-on demander quelqu’un en mariage à cet âge ?!),
mais vers les 25-30 ans. Sorrento non plus n’y a pas 16 ans, mais le même âge
attribué à Julian. Quant à Thétis, supposée avoir 15 ans (vieux pour un poisson
en y réfléchissant), vu sa nature franchement mystique, elle est sans âge.
Oui,
Sorrento est autrichien et est blond. Julian aussi est blond (mais grec).
Thétis également. Ils sont tous blonds aux yeux bleus dans cette histoire en
fait… (Heureusement pour moi qu’il y a plusieurs bleus.)
Dans la
vraie vie, le préservatif (et le lubrifiant…) est (sont) votre (vos) meilleur(s)
ami(s) !
La
mer… Berçante, apaisante. Murmurant des sortilèges étouffés, léchant les corps
assoiffés, les bordant de ses vagues.
Il
essaya mollement d’ouvrir les yeux. Le courant salé frôla ses pupilles, piqua
ses iris, se mêla aux larmes. Il pleurait la mer. Ses sanglots avaient tout
engloutis, l’enfermant dans leur flot. L’eau envahit ses narines, coulant vers
ses poumons. Il ne tenta pas même de se débattre. Tout était parfait. Calme et
doux, mais si puissant qu’il pouvait bien s’y noyer.
Un
souffle chaud envahit son corps, repoussant l’eau qui s’y était infiltrée,
ravivant l’étincelle de vie chancelante. Une algue douce caressait son épaule,
songea-t-il en entrouvrant les yeux, une algue blonde et souple, dansant sous
les caprices du courant. L’air le pénétra à nouveau, posant ses lèvres humides
contre les siennes. C’était un rêve. Un de ces rêves étranges qu’on fait avant
le réveil. Son psychanalyste y verrait plein de messages subversifs. Il aurait
voulu pouvoir en rire.
Une
sirène bien sûr. Les cheveux d’or, les yeux bleus comme la surface de la mer,
une tentative de vêtements délaissant son corps. Un rêve. Elle l’entraînait,
sûrement vers sa demeure de coquillages. Là, elle l’allongerait sur sa plage de
sable blanc et dévorerait sa virilité, nourrissant les coraux de ses os
séparés. Un rêve.
Il
sourit en tendant la main vers le sein ferme, rond et pâle. Elle posa sa bouche
sur son visage et força l’air en lui. Il cajola la courbe, agitant délicatement
le pouce sur le téton en érection, le flattant. Imperturbable, elle allait et
venait dans sa bouche, se déchargeant de son oxygène pour l’introduire en lui.
Il se laissait rêveusement faire, baladant les doigts sur les cambres,
arrondissant ses caresses, plongeant vers le sexe encore recouvert. Il vivait
par la grâce de baisers. L’air le droguait, l’immergeait dans une béatitude
salée. Une main sur la chaleur moite du clitoris de la sirène, il perdit
conscience.
Il
s’était réveillé quelques temps plus tard, avec rien de plus que des rêves.
Entre ses draps délicats, il avait redécouvert le monde, sortant de ses songes
noyés. Il avait découvert les derniers évènements, repris pied dans ce monde
solide.
« Julian, vous allez bien ? », lui demandait-on sans
relâche.
Oui
il allait bien. Le futur commençait à s’éclairer.
Ensuite
tout s’était enchaîné si vite. Il avait pris sa décision de partir en voyage,
aider ceux qui avaient souffert du désastre climatique, et ce, malgré les
protestations de ses conseillers. Il avait renoncé à ses fêtes excentriques.
Puis,
il l’avait aussi rencontré, lui.
Il
était mince, mais sa chemise dessinait discrètement des muscles fermes. Il
avait des yeux liquides comme un torrent de montagne, des doigts fins et
gracieux. Ses cheveux pâles frôlaient ses épaules en masse légère, auréolant un
visage pur mais dur. Il avait enfilé un costume décontracté, mélange étrange
entre la lavallière mauve qui serrait lâchement son cou, et la veste de velours
pourpre qui s’arrêtait sur ses hanches étroites. Sa voix douce reflétait un
léger accent.
Sorrento,
lui avait-il dit s’appeler. Il était médaille d’or du conservatoire de Vienne.
Il jouait de la flûte. Il voulait l’accompagner lors de son voyage. Il avait
alors sorti son instrument, et l’avait porté à ses lèvres. Julian n’avait
jamais été aussi captivé. La musique parlait à son cœur, lui chuchotait tout ce
qu’il avait oublié, pansait les blessures dont il ne se souvenait pas,
ressuscitait son espoir.
Julian
avait été envoûté.
Il
avait accepté la proposition de Sorrento, et était parti avec le beau musicien.
Il avait l’impression de le connaître déjà, et plaisantait dès le lendemain. Le
très respectueux Sorrento avait fini par devenir plus amical au fil des pays.
L’excès de considération des débuts de l’Autrichien avait été une source de
badineries pour Julian. « Je ne suis pas à vénérer, réserve ça à un
dieu ! » Sorrento fronçait les sourcils et Julian posait l’index entre
ses yeux, lui parlant de ses futures rides, ne seyant pas à un aussi joli
visage. Sorrento marmonnait quelque chose en allemand en se dégageant. Mais peu
à peu, ce dernier avait commencé à se poser en égal avec Julian, à la joie du
Grec.
Ce
soir-là, ils étaient près de Naples. Imposant, le Vésuve surplombait la baie,
étirant les nuages rosés du crépuscule. La ville commençait à scintiller sous
le volcan, illuminant le port. Quelques bateaux traçaient des lignes floues
dans la mer dorée, s’éloignant du soleil qui venait se noyer. L’île de Capri au
sud gravait sa silhouette sur l’horizon sombre, escarpant le ciel.
« Tu
as le même nom que cette ville, le savais-tu ? », s’enquit Julian.
Il
venait d’entrer dans le salon privé, et s’était rapproché de la table centrale.
Debout sur le balcon, les yeux dans le vague, Sorrento sourit.
« Oui
je le sais, mes parents aiment cette ville, répondit-il sans se retourner.
– Ah ils
ont été charmés par le chant des sirènes…. »
Sorrento
tourna un visage interrogateur vers Julian.
« Ou
ils ont été séduits par les mandarines !, rit ce dernier. Oh Sorrento, tu
sais les légendes… »
Sorrento
sourit et se rapprocha de Julian. La brise marine remontait de la falaise,
gonflant sa chemise, brouillant ses cheveux blonds. Les pensées de Julian
s’emmêlèrent. Son premier ami qui ne semblait pas intéressé par son argent mais
sa cause. Un regard de tsunami, envahissant les pensées. Un compagnon calme,
toujours de bon conseil. Un corps bâti dans du marbre blanc, ferme et mince,
équilibre parfait entre excès et manque. Celui qui l’écoutait tranquillement,
calmait ses angoisses, décrivait son futur. Un visage d’ange déchu qui pleurait
ses ailes.
« Sorrento… », murmura Julian.
Il
tendit la main vers le menton pointu, poussa le jeune homme contre la table.
Sorrento essaya de protester sans conviction. Julian plongea les lèvres vers la
bouche ouverte, coupant court à la conversation, s’enivrant du désir résurgent.
Sorrento répondit à l’étreinte, laissant la vague montante l’envahir, se
perdant au gré de la caresse de la langue de Julian. La main de ce dernier
était déjà partie explorer le torse ferme, déboutonnant la chemise, traçant des
courants exquis de la pulpe des doigts, s’aventurant vers le sillon régulier entre
les muscles du ventre. Les lèvres dérivèrent dans le creux de la gorge,
s’abreuvant de la sueur salée qui commençait à y perler, pêchant les soupirs
brumeux. Sorrento s’accrocha à la table. Il passa la main dans les cheveux fins
de Julian, en agrippant inconsciemment une poignée, encourageant la rivière de
baisers qui descendait.
« Non », contesta soudain Julian en se redressant.
Sorrento
le regarda, hésitant. Julian sourit en lui rattrapant le menton.
« De
nous deux, celui qui sait le mieux jouer avec sa bouche, c’est toi mon tout
doux, susurra-t-il en esquissant le contour des lèvres de l’Autrichien.
–
Oh… », murmura Sorrento en étrécissant les yeux.
Il
ôta lentement les boutons de la chemise de Julian, les remplaçant par des
baisers doux, pianota sur le torse dévêtu. Julian inspira, dérivant sous la
marée haute qui l’emplissait. Sorrento avait défait et baissé le pantalon de
lin, enchaînant sur le boxer griffé. Sa respiration douce se posait sur le
membre dressé, brise chaude sur le sexe tremblant. Délicatement, il arrondit la
bouche sur le gland couvert, poussant le prépuce du bout des lèvres. Le plat de
sa langue se colla au bout dégagé du pénis alors qu’il l’enfonçait légèrement
dans sa bouche. Il suça le goût salé, l’enserrant amoureusement de ses papilles
gourmandes, approfondissant la saveur dans son palais. Une main sur la base du
sexe, Sorrento creusait les joues sur son ouvrage, accélérant le ressac de son
va-et-vient. Julian gémit, emporté par la vague de plaisir pur qui montait de
ses reins.
« Assez… », susurra-t-il.
Sorrento,
comprenant le souhait exhalé, ôta doucement le pénis dressé de sa bouche
humide, et repartit à la recherche des lèvres de Julian. Ce dernier
l’accueillit avidement, buvant chaque baiser. Il tendit les doigts pour dévêtir
totalement Sorrento, pétrit l’arrondi des fesses pâles. Il embrassa l’épaule
nue, mordillant délicatement la peau moite, traçant la courbe du bout de la
langue. Il colla le corps tiède contre le sien, frottant leurs rigidités en
mouvements souples du bassin. Sorrento poussa un léger soupir, note sotto voce1 qui s’étira dans
le cou de Julian. Il allongea le bras vers leurs sexes, agrandit la main et
masturba les deux membres. Les doigts de Julian s’enfoncèrent dans les fesses,
faisant rougir leur blancheur.
« Appuie-toi
contre la table », chuchota le Grec.
Consentant,
Sorrento posa les mains sur le rebord. La langue de Julian descendit sur sa
colonne vertébrale, et vint se longer entre la rondeur étroite des fesses.
Sorrento étouffa un gémissement soudain. Julian approfondit le baiser intime,
plongeant l’humidité de sa langue dans l’anneau serré, l’apprivoisant, le
détendant. Sorrento se sentit perdre pied, commencer à se noyer. Ouvrant la
bouche pour respirer, il avala les doigts que Julian, redressé, lui tendait. Il
les suça avidement, sous le regard attentif du Grec. Ce dernier les
redescendit, et fondit son sourire aux lèvres de Sorrento. Son index trempé
demanda l’autorisation d’entrer au corps de Sorrento, et s’introduisit
délicatement. Prudemment, Julian agita le doigt en cadence, embrassant
Sorrento, goûtant la sueur acide de son torse ferme. Le Mariner gémissait au
rythme du va-et-vient, musique mouillée de désir. Julian rajouta un doigt,
souriant en regardant les cheveux emmêlés, collant au front humecté. Les joues de
Sorrento avaient rougi de plaisir, ombrées par les cils longs, luisantes
jusqu’aux lèvres de corail. Les mains étaient crispées sur le rebord de table,
glissant un peu. Julian rit de ravissement :
« Dis-moi…, commença-t-il.
–
Oui ?, haleta Sorrento.
– Là, dans
l’étui, c’est ta flûte ?
–
Oui… », s’étonna mollement Sorrento.
Julian
sourit en délaissant le musicien un instant. Il ouvrit l’étui, saisit la tête
dorée de la flûte. Sorrento plissa les yeux, devinant brusquement les
intentions de Julian. Il secoua la tête de protestation :
« C’est une flûte de concert, non.
– Je t’en rachèterai une, sur mesure bien
sûr…, murmura Julian sur les lèvres de Sorrento.
– Oui mais en attendant je…
– En attendant, tu vas me montrer comment tu
joues avec une autre partie de ton corps », le coupa Julian
Il
tendit le bout fermé de la tête vers les lèvres de Sorrento, qui finit par
ouvrir la bouche avec hésitation. Le sourire de Julian s’agrandit. Il regarda
les joues de l’Autrichien se creuser autour de l’instrument, entendit la
succion s’accélérer. Il ôta la tête humide de la flûte et l’approcha des fesses
de Sorrento. Après une entrée un peu hasardeuse, elle s’introduisit dans le
corps tendu. Julian rit et alla chercher les autres parties de la flûte, la
remontant, la tête toujours enfoncée dans le musicien. Ce dernier avait baissé
le visage, se mordait les lèvres de gêne. Embarras étrange plutôt agréable pour
lequel il ne voulait plus protester. Julian posa ses lèvres sur l’embouchure,
soufflant, appuyant sur les clés. Une mélodie fausse sortit. Sorrento gloussa,
mais l’instrument résonna dans son corps, ondes lascives. Julian recommença, la
flûte vibrant dans l’intimité amoureuse de Sorrento. Ce dernier poussa un
soupir langoureux, tendant ses muscles pour plonger la flûte plus en avant dans
son corps.
« Hum,
j’ai déjà entendu mieux Sorrento », commenta Julian en tournant la flûte.
Sorrento
expira lentement. La main de Julian se posa sur le sexe tendu du musicien,
tandis que de l’autre il remuait la flûte dans son corps. Une sensation humide,
raz de marée triomphant envahit Sorrento. Sa bouche s’ouvrit pour laisser
s’évader des râles incontrôlés.
« Et
bien voilà… », approuva Julian.
Il
retira la flûte. Il saisit l’une des mains glissantes de Sorrento et la posa
sur son sexe. De son autre main, Julian lui appuya sur l’épaule pour le
redescendre.
« Tu
voulais me vénérer, chuchota-t-il, là est ta chance, vénère-moi ».
En
un gémissement mouillé, Sorrento plongea la tête, suppliant le membre tendu d’entendre
sa prière. Un cri étouffé lui répondit. Deux mains se glissèrent sous ses
épaules pour le redresser. Julian l’allongea sur la table, se glissa entre les cuisses
fines. Sorrento croisa les jambes autour du cou de Julian. Mû par un désir
incontrôlé, ce dernier le pénétra d’une poussée, arrachant un sanglot de
plaisir au musicien. Plantant ses ongles dans les hanches droites, déposant un
léger baiser sur un genou, Julian fit éclater son envie. Sorrento haleta, le
ressac au fond de son corps absorbant ses forces. Il sentait la puissance de
l’océan boire ses forces, ronger son désir. Il s’immergea dans le flux
puissant, s’abreuva au tourbillon.
Les
doigts de Julian glissèrent sur la peau de Sorrento en un courant violent, les
ongles enfoncés dans la chair douce. Sa langue caressa le mollet sur son
épaule, léchant la sueur salée, goûtant l’acidité de la peau moite. Un
gémissement diffus lui revint. Julian sentit son sexe gonflé trembler dans
l’étroitesse de son amant. En un râle rauque, il se creusa un passage encore
plus profond. Sorrento serra un coin de table, et mordit son bras tendu. Il
n’avait jamais imaginé être autant à la dérive, mais un plaisir inconnu
longeait sa colonne vertébrale, faiblesse féérique.
S’enfonçant
profondément, ressortant pour mieux replonger, Julian accéléra le rythme. Sorrento
tendit sa main droite pour masturber son sexe délaissé. Le courant marin le
traversa, et il s’y noya. Julian souffla. Sorrento s’abandonna au tsunami, en
écume blanche sur la plage de sable blanc de son abdomen. Julian déchaîna un
torrent chaud dans son ventre assoiffé.
Haletants,
ils séparèrent leurs corps et s’embrassèrent amoureusement.
« Je
suis envoûté, rit Julian.
– Oh
vraiment ?
– Tu joues
sur mon âme, je ne sais plus me passer de toi. »
Sorrento
posa un baiser tendre sur le front de Julian.
« Je
ne suis pas doué en déclarations, poursuivit le Grec. Ce que je veux dire,
c’est que… »
Le
Mariner avait posé ses lèvres sur les siennes.
« Je
sais…, murmura Sorrento. Oui je sais. Moi aussi », sourit-il délicatement.
Julian
alla cueillir ce sourire, serrant le musicien dans ses bras. Sa vie avait enfin
un sens, et il pouvait le partager. Fermant les yeux de bonheur, il se laissa
dériver. Au son mélodieux de la voix de Sorrento, entre sa peau humide et le
chant des sirènes qui l’appelait, Julian traçait sa destinée.
1 En
musique, nuance qui signifie qu’on doit murmurer la mélodie